CALMOS !

Chroniques d'une fastlifeuse en reconversion. Ou comment une hyperactive tente de mettre ses doigts de pieds en éventail...

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Par Anaïs Koopman
18 mars · 3 mn à lire
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Billet 2 - Le transat

Les doigts de pied pas en éventail.

Un dimanche, 15h36, mi-juillet, dans la campagne, aux alentours de Lyon.

Des amis des mes parents nous on gentiment prêté leur maison avec piscine, terrain de pétanque et lavande délicieusement odorante. Je suis dans un transat, sous un platane... Maillot coloré, eau salée, crème solaire dans une main, dernier Vanity Fair (j'adore leurs enquêtes) dans l’autre (lorsque je ne me saisis pas de mon téléphone pour écrire ce billet). Dans le gosier, eau pétillante glacée, citron vert à la clé. Au déjeuner, salade César au BBQ, puis magnum glacé (trop) vite avalé. Bref, un petit paradis, celui dont je rêvais quand je transpirais à grosses gouttes 72h auparavant dans mon appartement parisien ensoleillé comme je voulais, ressenti 40 dégrés comme je ne voulais pas.

Et pourtant. Vous allez vous dire, encore une (semi-)parisienne - ou juste une (semi-)française -, qui se plaint. Bon, ça n’est pas tout à fait faux. Mais quand même. Il s'agit plutôt de subir mon hyperactivité que d'être insatisfaite par la chance que j'ai (eh, ça va, je ne vous sors pas - encore - la carte de l’hypersensibilité... quoique, pour moi, ça marcherait aussi). Hyperactivité mentale, hyperactivité physique, bref : il faut toujours penser à un truc, toujours produire un truc (la preuve avec mes doigts inarrêtables, alors qu’ils courent - encore - sur mon tactile...). Physiqument aussi, il faut toujours bouger, avec un nouveau prétexte toutes les deux minutes (choper la crème solaire, attraper mes lunettes, m'emparer de plusieurs magazines (#peurdelennui) et de bouquins (#carrémentphobiedelennui) pour les reposer trois pages après, allez chercher un verre d’eau, l’oublier dans la cuisine, se relever pour aller le chercher pour de bon etc., etc., etc. ...).

Les rares fois où je ne succombe pas à la tentation de m'activer, ce sont la boule au bide et la nervosité de ne rien faire qui s'invitent au bal effréné de ma suractivité, alors que je n’attendais que ça depuis des semaines : « bouser », . En fait, je m’ennuie. J’ai souvent du mal à me concentrer, à lâcher le fil de mes pensées, de mes idées par milliers. Du mal à « respirer consciemment » plus de trois secondes. Pire encore, je frétille d’impatience de rentrer chez moi vaquer à mes occupations. Envie d’aller ranger mon bureau, hâte d’ouvrir ma boîte mail le lendemain matin avec mon café. Envie d’aller taper un jogging, mais seulement quinze minutes (même là, je suis pressée), juste pour me défouler.

Pourtant, j’essaye. Mode avion. Continuer ma lecture jusqu’au prochain rebondissement. Inspirer, expirer. Sentir, ressentir, goûter, écouter, toucher. Sans mettre de mots sur les sens, sans juger. La bonne blague. C’est dur. Ultra-dur : je ne sais pas chiller. Ou, du moins, pas quand c’est pour une durée qui me semble illimitée. Et pourtant, j'en meurs d'envie, lorsque je retombe dans le tourbillon infernal de ma vie active, sociale, parisienne, faite de week-ends à droit à gauche, d’excès et de « je suis épuisée, la semaine prochaine, c’est sûr, j’équilibrerai tout ce b*rdel ». Ah, ah, ah.

Mais au fond, à force de m'ennuyer, je me demande, si c'est vraiment si grave, de ne pas « arriver » à se poser longtemps / vraiment, les doigts de pieds en éventail... Et si mes doigts de pied avaient plutôt envie de marcher, de courir, de danser, de m’emmener de partout, en rendez-vous pro, amoureux, amical, en baskets, en talonnettes, pieds nus sur des tommettes ? Et si tout ça, c'était OK, tant que j'arrivais à ne plus «« subir »» ces moments qui me paraîssent trop proches du vide, ainsi que leurs opposés : ceux qui se rapprochent dangereusement d'une activité et d'une excitation extrêmes... ? Heureusement, écrire cette newsletter est un pur moment de plaisir pour mes doigts et mes émois. Alors pourquoi m'en priver, même en congés ? Ressentir, moment après moment, si j'avais envie de chiller, de gesticuler, de parler, d'écrire ou de ne rien gl*nder, c'est l'été que j'ai décidé de mener en ce dimanche de mi-juillet.

(NE PAS) SE LA COULER DOUCE...

…avec une chanson :

Chanson écoutée en écrivant ce billet : aucune. Le son de la douche (coucou @thomdek !), des cyclistes du Boulevard de l'Océan et des voisins qui parlent (eux aussi) de BBQ.

…avec un article, un bouquin, un texte, un super Mag, un post Insta, … :

Recommandation de lecture / d'exercice : le Journal et cahier d'exercice associé à l'ouvrage « L'art subtil de s'en foutre » traduit de l'américain (« The Subtle Art of not giving a F*ck ») et signé Mark Manson, un best-seller à contre-courant des montagnes de bouquins de développement personnel qu'on nous a donné à bouffer ces dernières années...

Pour l'anectode, un jour de petite forme et d'ENNUI, mon copain m'a conseillée d'aller faire un tour du quartier (oui, c'est à peu près ce qu'on conseille aux ados qui saturent de leurs écrans...). J'ai marché cent mètres dans ma rue et suis tombée sur ce livre, qui reposait sur un rebord de fenêtre... une révolution. Alors, quelques mois plus tard, le jour mon départ en vacances, par peur de M'ENNUYER, j'ai acheté le journal associé pour passer de la théorie à la pratique. Je ne vous spoile pas d'avantage mais s'il vous plaît, courez l'acheter ! Promis, c'est pour votre plus grand bien :)

Merci de m'avoir lue jusqu'au bout. Au prochain « épisode », je vous dirai si je suis arrivée à mixer tous les pans de ma personnalité, ou du moins, ces deux-là : le lapin de Duracell et un paresseux (amateur).

« On va bouger bouger ! » cc Magic System« On va bouger bouger ! » cc Magic System

J'écris pour être lue, alors si vous avez aimé ce billet, s'il vous plaît, abonnez-vous et partagez ! N’hésitez pas à m’envoyer vos retours (je prends tout, ou presque) sur Insta @anakoop ou par mail : anais.koopman@gmail.com.